Intervention à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon dans le cadre du projet européen sur les mobilités PUMAS

Le 26 novembre 2013, j’ai réalisé une présentation en anglais intitulée « A case of a Participative urban planning platform USING interactive map making in Laval and Strasbourg » dans le cadre du projet européen PUMAS portant sur les mobilités dans l’espace alpin. 

Beaucoup de réactions, notamment sur l’usage des outils numériques participatifs dans le cadre de processus de concertation et de la place des « digitals natives », souvent majoritaires, dans ce type de processus. Une fois de plus, il ne faut pas penser le numérique sans son articulation dans le réel : c’est une façon en soi de retourner vers le réel, par exemple en animant des ateliers et en plus d’autres outils classiques, plutôt qu’un outil ayant une finalité pour lui-même.

Voir la présentation en suivant ce lien :

http://issuu.com/benhecht/docs/26112013_cci_lyon
Lien vers la présentation du projet PUMAS :

http://www.lyon.cci.fr/site/cms/36960/Projet-europeen-PUMAS–ameliorer-les-livraisons-en-centre-ville?

CARTICIPE : comment mettre l’intelligence collective au service des territoires ?

De multiples débats concernant la place du citoyen dans l’élaboration de politiques publiques existent aujourd’hui. En France, la loi Vaillant sur la démocratie de proximité donne un cadre législatif à la mise en œuvre de la participation. Cette mesure a une incidence particulière sur les collectivités territoriales qui doivent se conformer à ces nouvelles normes.

S’il existe plusieurs degrés de participation, les cadres de matérialisation de celle-ci sont aujourd’hui de plus en plus ouverts : que ce soit en rapport avec la planification territoriale ou l’élaboration de stratégies urbaines, le citoyen devient un acteur de la prise de décision politique locale.

Partant de ces observations, une plate-forme cartographique numérique a été crée par Repérage Urbain. Cette plate-forme vise à hybrider les technologies numériques cartographiques et de concertation de terrain pour faire remonter les informations utiles à la conception et la conduite de stratégies territoriales. De ce croisement et grâce au foisonnement d’idée qui se trouve à proximité de toutes les cafetières en entreprise, le nom de « Carticipe » a émergé : Carte et participation = CARTICIPE. Certain noteront également une proximité sémantique avec le mot québecquois « Capacitation », adaptation en français québecquois du mot « empowerment »: le mot « Carticipe » est aussi une invitation pour les citoyens à prendre leur territoire en main.

Dès lors, la mise au point de cet outil permet de lever deux contraintes importantes: celle de l’agenda des ménages et celle du cercle « restreint » des publics participants. Carticipe est en effet accessible en ligne, donc en temps continu, et facile d’utilisation (selon les retours des utilisateurs). D’autre part, la carte est adaptable par rapport à ses thématiques, son échelle et son temps d’utilisation. Enfin, Carticipe est utilisable depuis des appareils mobiles qui permettent des usages « sur le terrain », et son traitement entièrement informatisé offre un gain de temps dans le traitement des données, ainsi que dans la production de synthèses.

Déployé pour la première fois à Laval en février 2012 avec la ville et sur des thématiques portant sur le plan local d’urbanisme (mobilités, bâti-construction, équipements activités tertiaire, espaces verts et naturels), l’outil a rencontré un intérêt certain. En terme de chiffres, 609 idées ont été déposées, 482 commentaires enregistrés et plus de 3000 votes en ligne ont été comptabilisés. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec le nombre d’habitants de la ville (50 000 pour une aire urbaine de 120 000 habitants). Par rapport aux chiffres d’une concertation « classique », ces chiffres démontrent un réel engouement pour la plate-forme en ligne.

Dans un même temps, Repérage Urbain a pris part à l’animation d’ateliers citoyens et de la maison de la concertation. En croisant les données issues de la concertation de terrain et les données récoltées en ligne, les points stratégiques convergent quant aux questions de mobilités, bâti, commerces et espaces verts. L’apport de l’outil en ligne réside dans la plus grande « créativité » des propositions, comme par exemple le fait d’ouvrir le jardin du Conseil Général ou encore sur la grande diversité des commerces proposés pour revitaliser le centre-ville. Mais l’apport de Carticipe réside aussi dans le fait d’avoir des avis d’usagers de territoires parfois peu évoqués habituellement en concertation comme par exemple la zone commerciale de Saint-Berthevin à côté de Laval où certains salariés font remarqué le manque de transport en commun et de lieux de restauration.

Kamel Bentahar présente Carticipe lors du salon Lavalvirtual 2013

Kamel Bentahar présente Carticipe lors du salon Laval Virtual 2013

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Animation d’un atelier de quartier par Eric Hamelin à Laval au printemps 2013

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Benjamin Hecht en pleine animation de la maison de la concertation à Laval en juillet 2013

Lancé fin août 2013 à Strasbourg en partenariat avec Rue 89 Strasbourg, sur une ville plus grande de 275 000 habitants et qui fait partie d’une aire urbaine plus vaste (1 150 000 habitants), plus de 400 idées avec plus de 950 commentaires et 6000 votes ont déjà été recueillis sur la plate-forme Carticipe Strasbourg. Des améliorations ont été mise en oeuvre telles que le partage des propositions sur d’autres sites ou réseaux sociaux voire directement dans les autres suggestions sur Carticipe. Une première synthèse parue sur Rue 89 Strasbourg rédigée par Eric Hamelin, gérant de Repérage Urbain, donne un éclairage intéressant de la perception des strasbourgeois des questions de mobilités (lien article en fin).

Dans les deux cas, il est important de noter que les suggestions ne se bornent pas aux limites administratives mais bel et bien à l’ensemble d’une aire urbaine, permettant de mieux cerner les attentes des citoyens quant aux usages et aux évolutions du territoire. En terme d’orientations stratégiques, ceci peut se traduire par une nécessité de penser le territoire à une échelle mieux articulée et d’alimenter une réflexion sur les rapports de coopérations à l’échelle territoriale.

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Capture d’écran de Carticipe Strasbourg

Capture d’écran de Carticipe Strasbourg

Alors que la loi ALUR modifie de façon substantielle la pratique de l’urbanisme, et qu’une refonte de la démocratie locale s’amorce avec l’élection des conseillers territoriaux au suffrage direct, un outil tel que Carticipe permet de rendre compte dans un premier temps de l’engouement des citoyens pour les questions d’aménagement du territoire à l’échelle de l’agglomération. Dans un deuxième temps, il permet aussi de connaitre au mieux les attentes de ces derniers en terme de stratégies urbaines et territoriales, notamment via le système de vote, qui permet in fine une première définition des actions prioritaires à mener .

Dès lors, favoriser l’émergence de nouveaux canaux de dialogues entre les citoyens et les acteurs du territoire revêt une importance particulière, pour retisser le lien démocratique mais surtout pour co-constuire les territoires durables de demain. Dans ce contexte la question de la portée de cette participation et la façon dont elle permet une coproduction des territoires devient centrale.

PS : des petits riens urbains aux grandes utopies de demain n’hésitez pas à vous rendre sur http://strasbourg2028.carticipe.fr et faire part de vos idées !

Liens :

Article de Benjamin Taveau vu le blog « Vers un renouveau territorial » sur la prospective territoriale  :

http://economie.blog.lemonde.fr/2013/10/29/la-prospective-urbaine-dans-tous-ces-etats/

Carticipe dans la short-list des Urban-Viz de l’IAUIDF rubrique participation

http://www.iau-idf.fr/urbaviz/shortlist/

Article sur Carticipe Laval :

http://www.terristoires.info/societe/carticipe-a-laval-prospective-citoyenne-et-urbanisme-participatif-1385.html

http://www.demainlaville.com/quand-lurbanisme-devient-participatif/

Articles Ouest France :

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Sur-internet-la-ville-invite-a-penser-le-Laval-de-demain_53130-avd-20130222-64626221_actuLocale.Htm

Carticipe Strasbourg :

http://strasbourg2028.carticipe.fr

Article de lancement :

http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2013/08/26/politique/strasbourg-2028-concertation-2-0/

Premières analyses sur rue89 Strasbourg:

http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2013/10/01/societe/strasbourg-2028-analyse-transports/

http://www.reperageurbain.com

Et nos copains de Kaléido’scop :

http://www.kaleido-scop.com

Reproduction de l’article L’urbanisme, les politiques publiques & la « carticipation »

Par Julien Le Bot (merci beaucoup! : voir le site http://yakwala.fr/ où on trouve de nombreux articles et interviews des acteurs qui font bouger chaque jour un plus les lignes entre numérique, démocratie, information et territoires). 

« L’universel, c’est le local – mais sans les murs ». Cette maxime, qui prend tout son sens si l’on prend le temps de se pencher sur l’histoire de « Douarnenez, République des pêcheurs », pourrait aussi nous servir de mantra pour la rentrée. A quelques mois des municipales de 2014, nombreuses sont les initiatives destinées à transformer les usages quotidiens, à infléchir les politiques locales, et à tenter de remettre le tout-venant, vivant humblement en son quartier, au centre de son territoire « vécu ». L’opération Carticipe Strasbourg, lancée par Rue89 Strasbourg et le cabinet Repérage urbain, est de celles-ci. Entretien avec Benjamin Hecht, urbaniste, pour évoquer cette aventure et son précédent lavallois. Parce que la « concertation » n’est pas qu’une affaire de retraités grincheux, et parce qu’il faut tous qu’on s’y mette.       

 

 

C’est donc une histoire qui commence à Laval, se prolonge à Strasbourg, et entrouvre bien des pistes pour la réutilisation de données publiques, la collecte d’informations, et la gouvernance (locale) ouverte. L’urbanisme nourrit ses réflexions en partant du terrain. Et quoi de mieux que de partager un outil pour redessiner un territoire. Une perspective qui, si elle déplace les enjeux de pouvoir, pourrait aussi changer quelques règles du jeu politique local.

Au micro, Benjamin Hecht, urbaniste associé du cabinet Repérage urbain

 

 

https://soundcloud.com/julien-le-bot-1/lurbanisme-les-politiques

CARTICIPE, le concept qui hybride les démarches d’urbanisme et de concertation via le web

Au sein du bureau d’études Repérage Urbain, voici quelques mois que je collabore à l’élaboration d’une plate-forme cartographique numérique qui vise à hybrider les technologies numériques et les techniques de concertation de terrain pour permettre de faire remonter les informations utiles à la conception et la conduite de stratégies territoriales et urbaines.

Inspirée de nos parcours, l’idée de cette plate-forme nous est venue naturellement avec Eric Hamelin : la vidéo était déjà un moyen d’aller vers les gens, d’aller chercher les idées, les opinions, les perceptions et de les partager. Férus de nouvelles technologies, au fil de nos discussions s’est esquissée l’idée de créer un outil interactif nous permettant d’aller sur le terrain pour chercher des informations auprès des habitants, de les présenter sous forme de carte et de proposer par un système de vote un moyen d’expression original et moderne pour les urbanistes et les collectivités territoriales (mais pas que !).

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La démarche de CARTICIPE est partie du constat que les outils de concertations classiques (affichages, panneaux, réunions publiques, supports papiers, registres…) offrent des limites diverses. Que ce soit dans le cadre d’enquêtes publiques mais aussi par rapport à d’autres démarches, les outils actuels tels que les registres, les panneaux d’affichages ou les lettres d’informations ne permettent pas de toucher un grand nombre d’usagers, ni la mise en oeuvre de démarches de remontée d’information et d’avis de façon efficiente.

Aujourd’hui, les ménages s’équipent de plus en plus d’outils numériques (ordinateurs, smartphones, tablettes, autres…). Google a commandé une étude réalisée par Ipsos MediaCT portant sur les usages mobiles et les niveaux d’équipement en smartphones paru en 2011 dans 5 pays (France, Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Japon). Selon des panels nationaux de 2000 personnes, le taux de pénétration des smartphones est relativement élevé en France. Fin 2011, les Français étaient en effet 38% à être équipés d’un smartphone, loin devant les Allemands (23%), plus encore des Japonais (17%), et à égalité avec les Etats-Uniens. Seuls les Britanniques font mieux, avec 45% de niveau d’équipement.

Les chiffres publiés par Google mettent également en lumière la grande homogénéité des profils d’âge, d’éducation et de niveaux socio-professionnels qui forment le noyau dur des utilisateurs de smartphones. Dans les cinq pays étudiés, l’usager majoritaire est toujours à peu près le même : un actif, âgé de 25 à 34 ans, de sexe masculin, ayant un niveau d’études supérieur.

En hybridant les techniques de conduite de concertation, notamment via l’organisation de marches exploratoires et de temps dédié à la concertation tout en utilisant les potentialités offertes par les technologies numérique, il est possible grâce à notre plate-forme CARTICIPE d’élargir le spectre de la concertation et la qualité des informations qu’il est possible de faire remonter.

La plate-forme CARTICIPE se décline à la fois sur des supports web classiques tels que des ordinateurs, mais aussi sous forme tablette et smartphone. En ayant une équipe équipée de tablettes et déjà formée à la démarche de concertation sur le terrain, et en rendant possible aux participants d’utiliser leur propre matériel, il possible via CARTICIPE de faire remonter les suggestions d’habitants en temps réels, de les hiérarchiser sous forme de votes électroniques, de recueillir les différents commentaires sur une proposition, mais aussi de poursuivre via le site web dédié le débat d’idée et les propositions.

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L’intérêt de poursuivre les discussions via un site web dédié permet alors d’élargir le débat à ceux qui ne peuvent pas participer pour différentes raisons : agenda, timidité, manque de transparence des éléments mis en débat… Il permet aussi d’offrir plus de transversalité avec la possibilité de permettre aux élus, aux services administratifs et aux services techniques d’avoir une vision des débats et d’interagir avec le public, pour une plus grande transparence et efficacité de l’action publique.

D’autre part, CARTICIPE permet d’avoir des thématiques adaptées selon les différents besoins en concertation (mobilité, espace verts, équipements publics…) via l’organisation souple et réactive de Repérage Urbain. D’autre part, grâce à la géolocalisation, il est possible d’avoir une grande précision des relevés de terrain (avec la possibilité d’ajouter des contenus tels que des photos). Grâce aux technologies du géoweb, travailler à différentes échelles (agglomération, commune, quartier…) est tout à fait réalisable. Enfin CARTICIPE permet de réaliser une analyse qualitative du contenu des débats (tendances et sens des commentaires, informations pertinentes pour la conduite de stratégies territoriales et urbaines et d’actions à mettre en œuvre), ainsi que des synthèses sur mesure selon les thématiques et les échelles.

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Enfin, la démarche CARTICIPE s’accompagne d’un projet de recherche, dont l’objectif sera d’analyser comment une plate-forme cartographique numérique agit comme outil de partage et de recomposition de la décision publique dans les projets d’urbanisme contemporains.

Au delà ces aspects, cette plate-forme se veut à la fois utile mais aussi ludique et conviviale, car au-delà des mondes géonumériques, notre plate-forme est avant tout une invitation à se retrouver et à réfléchir ensemble sur la façon de partager l’espace de demain.

Plus d’infos sur CARTICIPE ? je serai ravi de vous répondre !
Mon mail : bhechturba@gmail.com

Pour aller toujours plus loin :

La démo à découvrir et à partager autour de vous : http://demo.carticipe.fr

Ainsi que la brochure de présentation :

A bientôt,